L’engagement citoyen de la femme musulmane face à l’incivisme

Au Burkina Faso, les actes d’incivisme ont pris de l’ampleur depuis les troubles socio-politiques que le pays a connu avec l’insurrection d’octobre 2014. De même, la crise du système éducatif, le chômage des jeunes, les réseaux sociaux et la dépravation des meurs sont aussi des facteurs explicatifs de l’incivisme galopant au Burkina Faso. En effet, on assiste à une déperdition des valeurs sociales caractérisée par une progression de l’incivisme, de la pratique d’une justice qui peine à être juste, des actes de vandalisme, du manque d’intérêt pour la chose publique, du non-respect de l’autorité de l’Etat, de l’intolérance, etc.

Cette montée de l’incivisme impose la mobilisation de toutes les énergies en vue de trouver les meilleures stratégies d’actions de promotion du civisme de façon à restaurer les valeurs de tolérance, de paix et à consolider les efforts de développement.

La femme, la première éducatrice de la nation est aussi la première victime des conséquences de l’incivisme. C’est dans ce contexte que l’engagement citoyen de la femme musulmane est plus que nécessaire pour freiner ces maux qui minent notre société. En d’autres termes, quelle est la contribution de la femme musulmane dans la résolution des crises de notre pays ?

L’engagement citoyen se définit comme une participation à l’animation de la vie politique, économique et sociale de son pays. Et le citoyen est un individu reconnu comme membre d’une société avec des droits et des devoirs. Par conséquent, il doit faire preuve de civisme et de civilité. C’est à dire qu’il doit respecter les lois et les règles en vigueur mais aussi les autres citoyens, l’espace et le bien public.

Au vu de toutes ces définitions on peut affirmer que l’engagement citoyen de la femme musulmane commence depuis son acceptation de l’islam comme religion. L’islam est un système complet de vie et l’une de ses règles est de bien se comporter envers autrui et l’environnement. Selon Abou Hurayra, le Prophète ( SAW) a dit : « Évitez deux actes maudits : déféquer sur la route ou à l’ombre sous laquelle les gens s’abritent. »

Cependant le premier apport de la femme musulmane à la lutte contre l’incivisme est l’éducation de ses enfants afin de donner à la société, des hommes et des femmes de qualité. Le Prophète (Saw ) a dit : « respecter vos enfants et enseignez leur de bonnes manières. » L’éducation des enfants incombe certes à tous les parents mais la femme est la première responsable de la voie que suivra son enfant en tant que porteuse et nourrice de ce dernier. La femme musulmane est une école de la vie dont l’idéal est d’enseigner la science et la bonne moralité.

La femme musulmane doit contribuer à la promotion de la paix et du vivre ensemble car le bon comportement est exigé partout et avec tous sans distinction de race ni de religion. L’islam est ouvert aux autres religions. Elle peut mener des actions de solidarité à travers des associations ou ONG pour venir en aide aux plus démunis tels que les déplacés internes, les enfants de la rue etc.

Elle doit aussi s’investir dans les aspects décisionnels de son pays tout en tenant compte des principes de sa foi qui prônent la justice, le civisme et la bonne gouvernance et qui interdisent le blâmable tels que la légalisation de l’avortement et de l’homosexualité.

L’engagement citoyen de la femme musulmane résulte des principes fondamentaux de l’islam toujours basés sur une gestion équitable des biens. Par conséquent, l’ensemble des interventions et actions de la femme musulmane doivent s’inscrire dans le cadre du renforcement des valeurs sociales cardinales et des principes générateurs d’une paix solide et durable.

Au-delà de toutes ces actions individuelles, une prise de conscience et une responsabilité collectives s’imposent afin de susciter un changement de mentalités et de comportements en vue de bâtir un Etat démocratique fondé sur une véritable culture du civisme, gage d’un développement durable.

La Cellule Féminine Nationale du CERFI