Le Cercle d’Etudes, de Recherches et de Formation Islamiques -CERFI- a dévoilé avant-hier dimanche 23 décembre 2018 son tout nouveau bureau exécutif national. La cérémonie d’investiture a eu lieu à son siège sis à la cité 1200 logements, à Ouagadougou. Les travaux du 11e congrès ordinaire de cette association, tenus du 21 au 23 décembre, ont permis de présenter un bureau exécutif national fort de dix-sept membres, dont deux de la cellule féminine. C’est le président sortant, Aminou OUEDRAOGO qui reprend les rênes du CERFI pour un mandat de trois ans. Il avait succédé à Souleymane KONE pour gérer la transition, le neuvième président du CERFI en cours de mandat, nommé ambassadeur près l’État du Koweït par l’Exécutif burkinabé en avril 2017.

C’est une cérémonie d’investiture taillée sur mesure. À part le retard de démarrage, le programme est respecté cinq sur cinq. La mosquée transformée en salle de cérémonie est pleine. Des anciens présidents et membres de l’association, des militants devenus personnalités du monde politique ou religieux ont pris place. La non mixité islamique est respectée : les musulmanes sont à gauche de la tribune officielle et le reste à droite. Le décor à la hauteur de l’événement est un chef-d’œuvre.

Il est 9 h 30, le maître de cérémonie, Mahamadi OUEDRAOGO, engage le cérémonial. La préséance est dite, il fait monter l’émotion dans la salle et on sent le professionnalisme dans son « bara ». Une invocation pour les devanciers et puis l’annonce du premier point du programme : la lecture du Saint Coran. Une lecture assurée par El hadj Oumarou Moné. La quiétude s’installe, puis la présentation de quelques anciens militant et la lecture du communiqué final. C’est un communiqué final exhaustif, même ce qui n’a pas encore été accompli y est déjà mentionné. Et à ce niveau de lecture, le public rigole. Puis le cinquième point : le discours du président sortant. La forme et le fond y sont : un bilan du mandat terminé, citations de versets coraniques et de hadiths, et des remerciements. Le public est transporté et le suspense monte. Une interrogation majeure taraude les esprits : va-t-il continuer ou pas ? Puis la présentation du nouveau bureau. Le président du collège électoral, Salifou BELEM, prend la parole et situe le contexte dans lequel ils ont travaillé. On comprend vite que nombreux ont refusé de porter la responsabilité, mais ont été contraints ou convaincus. Et sans détour, la composition du bureau est donnée.

Puis le sixième point : le rappel et la prestation de serment, exécutés par Imam Alidou Ilboudo. Le contenu du rappel est direct. Imam pèse ses mots, il est dans son élément et la cible est touchée. La salle est asphyxiée et on entend les mouches s’envoler. Les membres du bureau, debout face au public, ont du mal à lever la tête. Puis la prestation de serment et la remise des insignes : le Saint Coran et les textes du CERFI. Cheick Souleymane Konfé, membre du presidium de la FAIB et Salifou Belem, sont invités à assurer cette partie. Le Coran à la main, Cheick Konfé parole à l’appui transmet le livre d’Allah au tout nouveau président. Les paroles du vieux Konfé sont lourdes de sens et Aminou Ouedraogo, Coran à la main, fond en larmes. Il fait sortir son mouchoir de poche et s’essaie le visage de temps en temps. L’émotion envahie de nouveau la salle.

Puis l’avant dernier point : l’allocution du nouveau président. La gorge nouée et la voix sanglante, il lit son discours. Et comme un brave, sa ténacité le conduit jusqu’au bout. Son discours est rassembleur et porteur d’espoir pour l’ensemble de la Communauté. Et tel un leader charismatique, il n’oublie pas de remercier et de galvaniser sa troupe. Il demande aussi les invocations de l’ensemble de la oumma pour la réussite de son mandat et la mise en œuvre de son plan stratégique. Il dit vouloir œuvrer pour la promotion de l’islam par l’étude, la recherche et la formation ; de travailler à l’unité d’action des musulmans ; de défendre les intérêts de l’islam et des musulmans et de contribuer au développement socio-économique du Burkina. Et enfin, Papa Konfé réanime la salle, comme il sait très bien le faire, à travers son oubli de la notion du temps et un tonnerre de rire envahie la mosquée. Et son dou’a de clôture replace tout le monde dans le contexte.

Et l’émotion m’emporte !
Article du frère Abdoul Moumine Ouédraogo. Merci le frère pour ta belle et douce inspiration.