Dans un contexte national marqué par la montée des tensions sociales et sécuritaires, le Cercle d’Étude, de Recherche et de Formation Islamiques (CERFI), à travers le projet Djama Béog-Néré, a organisé un atelier de formation destiné aux guides religieux et responsables musulmans de la commune de Koudougou. L’initiative, qui s’est tenue du 31 juillet au 2 août, vise à renforcer leur rôle dans la promotion de la paix et de la cohésion sociale.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par Lamine Sawadogo, conseiller technique représentant le Gouverneur de la région du Nando (ex Centre-Ouest). Dans son discours, il a salué une initiative « stratégique » en ces temps de crise, soulignant que le rôle des leaders religieux est plus que jamais crucial dans la préservation du tissu social. « Mobiliser les imams, prêcheurs et responsables religieux autour d’un discours de paix et de tolérance, c’est contribuer directement à la stabilité et au développement du pays », a-t-il déclaré.

Pendant trois jours, la trentaine de participants issus des différentes tendances de l’islam à savoir le mouvement sunnite, la communauté musulmane, la communauté Tidjania, le CERFI et l’association des élèves et étudiants musulmans au Burkina, ont planché sur plusieurs thématiques, notamment : le rôle des leaders religieux dans la prévention des conflits, l’éducation à la tolérance et à la diversité, etc. Les échanges, jugés riches et ouverts, ont permis aux participants de partager expériences et bonnes pratiques. Ils ont surtout été l’occasion de déconstruire certains discours clivants qui, selon les organisateurs, nuisent à la cohésion nationale.

Des participants satisfaits

A l’issue des trois jours de travaux, les participants n’ont pas caché leur satisfaction. Youssouf ZOUNGRANA, prêcheur de la communauté musulmane, affirme repartir avec un regard neuf sur son rôle : « Nous avons beaucoup appris de cette formation car le contenu était très riche. Des exemples de discours d’unions ont été données et nous en sortons bien édifiés.  Je pense que si tous les imams et prêcheurs s’y mettent, on aura la paix. »

Même son de cloche chez Dauda OUEDRAOGO, prêcheur de la communauté tidjania : « Les débats ont été francs. On a appris à prêcher autrement, à écouter, à comprendre les autres sans renier nos convictions. »

À travers le projet Djama Béog-Néré, le CERFI entend promouvoir un islam du dialogue, de la tolérance et de la responsabilité citoyenne. Les leaders religieux sont des vecteurs puissants de transformation sociale, capables de fédérer les communautés autour des valeurs communes de paix et de justice. L’atelier de Koudougou s’inscrit dans une série d’actions similaires menées dans plusieurs régions du pays, dans l’optique de renforcer la résilience sociale et de contribuer au développement harmonieux des communautés.