La fête de rupture du jeûne ou Aïd El –Fitr, est un moment de REMERCIEMENT du Seigneur, Allah, pour l’opportunité accordée aux croyants et aux croyantes de jeûner un mois durant.

En effet la valeur du jeûne de Ramadhan, que Seul Allah connaît, est telle qu’elle mérite REMERCIEMENT spécial, car seule la grâce d’Allah permet de réussir une telle œuvre de portée exceptionnelle.

Aussi Allah, l’Exalté, recommande – t – IL dans le saint CORAN : « …  (Ces jours sont) le mois de Ramadân au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc, quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne ! …… Et que vous proclamiez la grandeur d’Allah pour vous avoir guidés, et afin que vous soyez reconnaissants ! » Sourate 2 Verset 185.

En fait la RECONNAISSANCE et le REMERCIEMENT sont des attitudes, des actes de grande valeur dans la Foi islamique. Car, à l’opposé, l’ingratitude est assimilée à la mécréance; Dieu dit : « Souvenez –vous de Moi et Je me souviendrai de vous ! Soyez reconnaissants envers Moi ! Ne soyez pas ingrats (Kufr = mécréants). » Sourate 2 Verset 152.

Mieux, la Reconnaissance permet d’espérer encore de nouvelles grâces d’Allah, car IL a fait une promesse dans ce sens quand Il dit : « … Si vous êtes reconnaissants, très certainement J’augmenterai [Mes bienfaits] pour vous. Mais si vous êtes ingrats, Mon châtiment sera terrible. » S.14/V.7

C’est cela le sens profond de cette Fête : RECONNAISSANCE et REMERCIEMENT pour ce qui est passé et expression de l’espoir pour l’avenir (incha Allah); c’est pourquoi cette Prière (Aidel Fitr) est ponctuée de Glorifications et de Louanges à Dieu, puis de Congratulations et de Bénédictions mutuelles entre fidèles musulmans, pour se féliciter réciproquement des faveurs et des succès spirituels de Ramadhan.

Maintenant, comment célébrer concrètement cette fête ?

Toute fête musulmane, Ramadhan ou Tabaski, débute par des Glorifications et des Louanges à Dieu. Ainsi le fidèle musulman, après s’être laver proprement (grand lavage) et porter ses vêtements de fête, les plus beaux selon les règles islamiques, il se dirige avec les siens au lieu public aménagé pour la prière, en glorifiant Allah.

Arrivé à ce lieu, il continue de Glorifier et de Louer Allah (Soub haanallah, wal hamdoulillah, wa là ilâha illallah, wa Allahou akabar) jusqu’à l’arrivé de l’imam.

Celui -ci va diriger une prière de deux (02) rakaats (unités de prière) avant de prononcer un discours public.

Et ce discours est ponctué de Glorifications et de Louanges à Allah pour toujours Le REMERCIER et LUI témoigner la RECONNAISSANCE de l’ensemble des fidèles musulmans, d’ici et d’ailleurs.

En effet, ce jour est un grand jour pour les fidèles musulmans car le Prophète Mouhammad (SAW) a dit que : « Le jour de la fête de Ramadhan, les anges se tiennent sur les grandes voies et s’exclament en ces termes : ‘’ O assemblée de musulmans, sortez pour aller vers le Seigneur Généreux qui donne le bien et la grande récompense. En effet, Il vous a ordonné de jeûner les jours de Ramadhan et vous avez obéi à Son ordre et Il vous a recommandé la prière durant les nuits de Ramadhan et vous avez prié ; alors venez recevoir vos récompenses ‘’. (Jour de récompense !)

Après la prière, un héraut (Ange) rassurera en ces termes : « Sachez que votre Seigneur vous a pardonnés, retournez – bien guidés – à vos maisons. Aujourd’hui c’est le jour de la récompense« . »

Après cela, le fidèle et les siens reviennent à la maison, tout en Glorifiant et en Louant Allah, toujours. Là ils vont partager la joie familiale avec les voisins, les amis et les alliés tout en respectant les limites de Dieu, les interdits.

A l’occasion de cette fête, les musulmans font une rupture nette avec les jours de jeûne qui ont précédé ; en effet, il est recommandé de prendre un petit déjeuner avant de se rendre à la prière publique.

De même, on doit prélever la Zakat El – Fitr ou Aumône de rupture du jeûne avant d’aller à la prière afin de permettre aux bénéficiaires de fêter aussi dans la joie et la dignité ; ‘’épargner les pauvres de mendier ce jour’’ dira le Prophète Mouhammed (SAW) ; nous y reviendrons incha Allah.

Et au retour de la prière, il est recommandé de se rendre mutuellement visite et de rependre la joie dans son entourage, à travers un festin, dans la limite de ses moyens et surtout sans gaspillage. Car le Seigneur des biens d’ici-bas et de l’au – delà ordonne : « Ô fils d’Adam ! Mettez vos plus beaux habits chaque fois que vous vous rendez dans les mosquées (pour les prières ou les fêtes) ! Mangez et buvez, mais éviter tout gaspillage car Dieu n’aime pas les gaspilleurs ». Sourate 7 verset 31.

En matière d’habillement, le fidèle doit éviter toute indécence ; ainsi les vêtements moulants ou collants, transparents ou laissant apparaître des parties du corps à préserver, demeurent interdits.

En ce qui concerne la nourriture et la boisson, les interdits demeurent toujours interdits. En effet, les aliments interdits en Islam sont de la souillure du diable, selon les termes du Coran ; il faut donc s’en éloigner partout et en tout temps.

Allah annonce à cet effet ceci : « Ô humains ! Mangez de ce que la terre vous offre de licite et d’agréable ! Ne marchez pas sur les traces du Diable, car il est pour vous un ennemi déclaré !   Il ne vous suggère que le mal et les turpitudes ; il vous incite à tenir sur Dieu des propos dont vous ne saisissez même pas le sens. »  Sourate 2 versets 168 & 169.

Pour les boissons alcoolisées, l’interdiction est formelle dans le Coran quand Il dit : « Ô vous qui croyez ! Les boissons alcoolisées, les jeux de hasard, les bétyles (pierres sacrées) et les flèches divinatoires ne sont autre chose qu’une souillure du diable ; fuyez – les. Vous n’en serez que plus heureux ! Le diable n’a d’autre but que de semer, par le vin (alcool) et le jeu de hasard, la haine et la discorde parmi vous, et de vous éloigner du souvenir de Dieu (Zikr) et de la prière (salât). Allez – vous enfin renoncer à ces pratiques ? » Sourate 5 Versets 90 & 91.

Et cette ‘’souillure’’, le croyant ne doit ni la consommer, ni l’offrir à autrui. En termes claires, l’occasion de la fête ne saura justifier le fait d’offrir de l’alcool ou du vin à autrui (collègues, collaborateurs ou patrons même non musulmans) : c’est INTERDIT. En effet d’après ‘Ibn ‘Omar (R), le Prophète (SAW) a dit: « Allah maudit les boissons alcoolisées, celui qui les boit, celui qui cueille ([1]), celui qui les vend, celui qui les achète, celui qui presse (1), celui pour qui on presse, celui qui les porte ([2]) et celui pour qui on les porte ». (Rapporté par Abou Daoud)

Au – delà, tous les lieux ou moyens d’incitation à la consommation de l’alcool, les musiques et les danses illicites, et surtout celles qui mélangent filles et garçons, hommes et femmes, sont interdites.

On peut se contenter de simples chansons, en famille, ou entre gens du même sexe sans jamais oublier les moments d’adoration.

Dans tous les cas, le bon musulman doit continuer son adoration, même après Ramadan, à travers les jeûnes surérogatoires ; mieux il doit continuer des pratiques pieuses pour sauvegarder, protéger et préserver les acquis de Ramadhan.

[1] C’est à dire le fruit avec lequel est fait la boisson alcoolisée

[2] C’est à dire celui qui transporte

Ramadhan est une ‘’école de spiritualité’’ ; il permet d’allumer, de rallumer ou d’attiser la flamme de la foi dans les cœurs des musulmans. Ainsi ils grandissent et marquent des grades supérieurs dans la foi et la pratique religieuse.

C’est pourquoi ils devront protéger cette flamme de la foi, l’entretenir au mieux dans l’espoir de faire mieux et l’agrandir l’an prochain, sans d’ailleurs avoir la certitude d’atteindre cette échéance de Ramadhan prochain ; car la mort peut s’interposer à tout moment.

C’est pourquoi le bon musulman doit jeûner comme si c’était son dernier Ramadhan et chercher toutes les occasions pour maintenir sa spiritualité ‘’au top’’.

C’est dans cette logique que Dieu lui donne des jeûnes surérogatoires.A commencer par le jeûne de six (06) jours de Chawal (mois suivant Ramadhan). En effet le Prophète (Paix et Salut de Dieu sur Lui) a dit que : « Celui qui jeûne le mois de Ramadhan et le fait suivre de six (06) jours de Chawwal est comme celui qui jeûne tout le temps de sa vie ». Rapporté par Mouslim.
Ceci s’explique par le fait que la bonne œuvre est récompensée par dix (10) à sept cents (700) fois sa valeur ; alors jeûner 30 (ou 29) jours de Ramadhan équivaut à 300 jours de jeûne en récompense; et six (06) jours de Chawwal équivalent à 60 jours de récompense,  d’où le jeûne de Ramadan avec six jours de Chawwal équivalent à 360 jours  soit un an de jeûne. Celui qui fait cela chaque année, c’est comme s’il jeûne toute sa vie.

Il y a aussi le jeûne du jour où les pèlerins seront à Arafat tout comme le jeûne du jour de ACHOURA (Djon mènè ou Zembendé). Et régulièrement dans l’année, il y a les jeûnes des 13ème, 14ème et 15ème jours de chaque mois et les jeûnes des lundis et jeudi qui permettent de rester dans la ferveur religieuse de Ramadhan.

A ce sujet, le Prophète (Paix et Salut de Dieu sur Lui) a dit que : « Si les fidèles savaient quelle est la valeur de Ramadhan, ils auraient souhaité que toute l’année soit Ramadhan » car seul Allah connaît la valeur du jeûne fait correctement et avec sincérité.

En définitive, la fête de Ramadhan demeure un moment de REMERCIEMENT de Dieu, et jamais une occasion de désobéissance à LUI ; il ne convient nullement de se plonger dans l’illicite au risque d’annuler son jeûne dès le 1er jour après Ramadhan, alors qu’on s’est abstenu même du licite pendant Ramadhan.

Certes ! Ramadhan finira bientôt, mais Allah demeure et nous observe en permanence. Donc, Ramadhan ne doit pas être une ‘’parenthèse’’ dans la vie du musulman, mais plutôt une ‘’relance’’ pour son cheminement spirituel continu vers Allah.

Qu’Allah nous aide à protéger, préserver et entretenir nos acquis de Ramadhan !

A toutes et à tous, BONNE et PIEUSE Fête de Ramadhan !!!